Et où en sont les premiers projets?

Même si le chantier occupe les pensées de Pape qui le gère, d’El Hadji qui est venu en renfort aux ouvriers, de Famara qui amène chaque jour des litres d’eau avec la charrette, de Mbaieng et Fatou qui doivent nourrir tous ces travailleurs, le reste des travaux ne s’arrête pas.

En décembre c’était la saison du citron, il fallait les récolter, les laver, les couper, les écraser, les filtrer, les laisser dégazer, et les mettre dans les bidons. Nous sommes à la recherche d’une machine pour faciliter l’étape pressage.

C’était aussi la pleine saison des aubergines : les violettes et les amères. La production est de plus en plus importante, et leur permet d’en amener de grandes quantités à Ziguinchor. Il y avait aussi des navets, les oignons grandissaient, et nous avons goûté les premières salades.

Du côté de l’élevage, les moutons chouchoutés par Pape lui montrent toute leur affection. Il n’y en avait pas beaucoup car la plupart avaient été emmenés à Dakar pour la Tabaski. Souley a géré cette année les poulets de chair élevés spécialement pour le 31/12. Il a presque tout vendu!

Le chantier de la maison ressource a bien avancé!

Le chantier de la maison ressource a bien avancé! Nous sommes allés le voir en direct au mois de décembre. Et vraiment ce projet tant rêvé se concrétise.

Les briques en terre crue séchaient tranquillement au soleil, les murs étaient déjà bien avancés, les cases rondes délimitées. Nous avons pu ainsi faire quelques modifications ou apporter quelques précisions au plan dessiné au départ.

Nous avons aussi faire le tour des nombreux arbres plantés partout sur le terrain : cailcédrats, fromagers, manguiers, papayer, cocotiers, madd, mandariniers… Certains trop petits sont encore à la « nurserie »! Quand on pense que certains deviendront gigantesques! Mais nous ne le verrons même pas, ce sera nos enfants, vos enfants…

Ce qu’il reste à faire : 

  • finir la clôture
  • finir les murs
  • faire la plomberie et l’électricité
  • installer le toit
  • continuer à planter des arbres

 

BUROK : point d’étape en 2020

Le projet Burok a commencé en 2012. Entre l’idée qui germe et la récolte des résultats, de l’eau a coulé sous les ponts !

Les objectifs d’autosuffisance alimentaire, de réduction de la pénibilité de la vie rurale, de diversification de l’alimentation, d’initiation d’activités créatrices de revenus, de valorisation du potentiel local, de contribution à l’avenir de la jeunesse sont toujours les mêmes !

Faisons un petit bilan :

Phase 1 : le maraîchage

Les réalisations concrètes :

– champ alloué au projet, 2ha environ

– 2 puits creusés- arrosage par une motopompe au départ puis par une pompe à pédales

– clôture traditionnelle + expérience de formation à la fabrication de grillage

– protection du champ par une barrière de citronniers (presque terminée à ce jour), par pépinière dans le terrain (développée aussi pour la vente de plants)

–  culture réussie de nombreux légumes (et quelques fruits) classiques de la cuisine sénégalaise : gombos, aubergines (africaine et violette), oignons, tomates, papayes, salades, choux, navets, piments, poivrons, haricots cornilles (niébés), concombres, courges…

– expérimentations de produits que l’on trouve moins souvent dans les bols sénégalais : banane, ananas, …

– tentative de plantations d’arbres moins courants : goyavier, dattier, mandarine, mangue greffée, grenadier, … mais peu ont survécu (l’équipe serait plus compétente aujourd’hui pour le faire). Des arbres plus classiques continuent à être implantés dans le terrain : anacardier (noix de cajou), …

– vente des légumes dans le village, à des revendeurs de Bignona, ou sur commande à des acheteurs qui se déplacent

– exportations à Dakar de quelques produits mieux valorisés financièrement là-bas : le jus de citron, le pain de singe (baobab)

– l’alimentation de la famille et des familles alentours s’est grandement améliorée et diversifiée

 

Les résultats au niveau humain et social :

– montée en compétences de l’équipe concernant le maraîchage

– les projets du même type se multiplient dans le village (sans notre soutien, par fierté ?) et inspirent d’autres sénégalais. Burok a « réveillé » certains voisins (ce sont leurs mots) et les a incités à s’investir dans le maraichage et dans le village, ce que nous souhaitions.

– la culture a été développée en dehors de la saison des pluies

– accueil de nombreux wwoofeurs étrangers, de 18 à 60 ans et enrichissement mutuel (liens vidéos)

– reconstruction de la maison familiale qui était en ruine, pour loger la famille, lui permettre d’accueillir les événements traditionnels et familiaux, et loger les visiteurs dans des bonnes conditions + construction d’un four traditionnel à pain (et vente de pain « tapalapas » pendant le ramadan en particulier)

– évolution écologique et économique des techniques : passage d’une motopompe au gasoil à une pompe à pédales (plus accessible financièrement mais demande du temps et de l’effort. Nous souhaitons toujours acquérir une pompe solaire et un système de gouttes à gouttes) ; abandon des insecticides

– évolution de la composition de l’équipe : d’un projet inter-quartier, le projet a évolué vers un projet de quartier, puis vers un projet familial (mais la famille africaine !!!! Ca fait déjà du monde et plusieurs générations impliquées !). Et depuis quelques année des jeunes du village s’associent à Pape et cultivent avec lui ou utilisent une partie du terrain pour leur activité (stockage du foin, culture de piment et partage de nouvelles techniques…). Aujourd’hui un équilibre est trouvé et la dynamique est bonne.

– une maisonnée qui se restructure : un oncle qui vient de Dakar, en sens contraire de l’exode rural pour s’installer au village, qui reprend en main la maisonnée, soutient les enfants dans leur scolarité, revalorise le travail et lance une activité économique, qui permet à la famille de mieux vivre et d’être mieux considérée dans le village, qui forme la nouvelle génération…

– un lieu qui devient attractif pour les casamançais et même les gens du Nord qui viennent le visiter, la famille de Dakar qui vient désormais passer ses vacances au village

A développer, tester :

– le manioc (pour l’instant non réussi à cause des singes), pommes de terre (testé mais pas réussi car peu soigné), ail…

– nourrir le sol (encore plus)

– protéger la terre (paillage ? ombrage ?)

– acquérir la pompe solaire et le goutte à goutte

– la commercialisation : lieu de vente sur la route ? panneau commercial attractif sur la route ? coopérative de producteurs ?

– une campagnole ? un semoir multirangs ? filets anti-insectes ?

 

Phase 2 : l’élevage

– quelques animaux sont élevés pendant la phase 1, mais l’élevage se développe vraiment avec la construction de l’abri pour les bêtes

– bêtes élevées : poulets locaux et poulets de chair (vendus pour les événements festifs et familiaux), pintades, canards, moutons croisés (grands moutons du nord avec les petits moutons locaux, vendus pour les événements festifs et familiaux en Casamance ou à Dakar)

– connaissances acquises sur l’élevage, les soins et traitements aux bêtes. Envie de Pape d’ouvrir un point de vente des produits destinés aux animaux d’élevage

– permet de nourrir la terre pour le maraichage avec le fumier

– les visites et fêtes sont des occasions de manger une viande aujourd’hui plus abondante, l’alimentation est donc plus riche (la consommation actuelle n’a toutefois rien à voir avec la surconsommation occidentale)

– les retombées économiques sont plus importantes

Phase 3 : agroforesterie

Des arbres étaient déjà présents dans le terrain de 2ha (neem, manguiers, citronniers…), d’autres ont été plantés (citronniers et arbres plus rares) et le sont encore (anacardiers, …). La forêt est limitrophe sur un côté du champ. Tout cela bénéficie et bénéficiera encore plus à l’avenir aux cultures. Mais il nous semble important d’aller plus loin en agroforesterie.

La phase 3 du projet consistera donc sur un autre terrain d’environ 3ha à planter un maximum d’arbres et autres cultures pérennes.

Nos objectifs sont : planter un jardin forêt nourricier, afin de :

– protéger les hommes, les plantes et les animaux du soleil et du réchauffement climatique

– diversifier l’alimentation et la sécuriser sur l’année

– diversifier les sources de revenus

– développer une production qui demande peu d’effort par des cultures pérennes (arbres et arbustes)

– lutter contre la désertification

– expérimenter sur ce terrain la culture de légumes sous ombrage, expérimenter les techniques de paillage, les tunnels nantais pour les cultures qui craignent la pluie, la culture sur buttes ou planches permanentes

 

Concrètement le terrain sera découpé en plusieurs parties :

– un pré verger où pourront paître quelques animaux de trait (bœufs, chevaux, ânes) : ils pourront se nourrir des fruits tombés et des feuilles, ils entretiendront la parcelle, seront abrités du soleil. Les arbres devront être assez haute tige pour ne pas être mangés par les bêtes (orangers, pamplemoussiers, avocatiers…). Un abri y sera installé

– une zone de maraichage sous arbres à faible ombrage (neem, palmiers, cocotiers, rôniers…)

– les bâtiments réservés aux hommes seront au milieu des arbres

– une barrière anti feu de brousse sera implantée en plus de la barrière traditionnelle (citronniers, d’autres ??)

– le champ sera entouré de grands arbres pour stopper le vent (palmiers à huile, cocotiers, rôniers, neem, baobab, manguiers, anacardiers…)

– l’eau : 2 puits seront creusés ; le canyon creusé par les eaux de pluies saisonnières sera retravaillé pour canaliser l’eau et protéger le terrain, stocker l’eau de pluie dans un ou des bassins ; tous les bâtiments seront équipés pour récolter l’eau de pluie (citernes externes ou citerne enterrée ?) ; pompe solaire et goutte à goutte

– 1 zone pour la biomasse ? en plus de ce qui peut être taillé partout? Des haies fourragères pour séparer les zones ? zone pour foin ?

Les végétaux envisagés sont :

Type de végétal liste
Arbres hauts Rôniers, palmiers à huile, cocotiers, dattier, neem, baobab
arbres Manguiers, orangers, citronniers, anacardiers, pamplemoussiers, goyavier, figuier, moringa
arbustes Ngeer, papaye, bananier, kinkeliba, grenade
lianes Passiflore, poivre ? vigne ?
autre Canne à sucre, blé jardiné, ananas, gingembre, artemisia
fleurs Bougainvillier,

 

 

Phase 4 : développement d’un lieu de vie et de rencontre et d’expérimentation

– construction d’une maison d’habitation pour séjourner :

* construction traditionnelle en briques de terre crue

* récupération eau de pluie sur tous les bâtiments avec les toits en tôle ondulée

* utilisation des eaux grises pour irriguer bananiers et papayers vers la maison

* toilettes sèches et compostage des excréments

* cuisine séparée

*1 bibliothèque/salle de lecture

* 4 chambres

* panneaux solaires pour l’électricité

– construction d’un kiosque abrité permettant les rencontres, réunions, formations

– construction d’un espace pour le sport

– construction d’un kiosque pour la forge/atelier

– poulailler et clapier à lapin sous les arbres, ruches

– moulins à huile (pour essayer l’huile de baobab,…) et à farine

– zone et claies de séchage

– four traditionnel

Merci à tous ceux qui ont contribué financièrement, physiquement, moralement… Vous êtes les bienvenus là-bas…

 

 

Petit à Petit l’oiseau fait son nid

Le projet Burok est devenu, plus qu’une ferme,
un lieu de confrontation de cultures, un lieu de partage et d’expérimentations, grâce au défilé de wwooffeuses et wwooffeurs, presque une dizaine à ce jour,
en quelques mois seulement.
Peut-on parler de réussite de l’expérience ? Oui !
Comme on dit là-bas : « quand un arbre tombe, on l’entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit. ». Mais bien évidemment, comme le dit Michel, un wwooffeur qui a beaucoup apporté grâce à son expérience : « il y a du boulot »…. Beaucoup de choses à faire et à consolider, certes… Mais la ferme Burok, reçoit beaucoup de demande de séjours, grâce à sa philosophie, et à ses techniques… Nous ne lâcherons rien ! Merci à tous ceux, de près ou de loin nous ont aidé.. Chapeau au wwooffeuses et wwooffeurs!

Silinkine ça avance ! Avec Burok ça travaille !

Pape l’animateur du projet sur place est retourné début janvier à Silinkine, les travaux ont repris doucement.

La clôture est presque terminée. Mêlant méthode traditionnelle (poteaux de bois mort juxtaposés – beaucoup moins coûteuse en argent mais prenant du temps, de l’énergie et nécessitant une charrette) et grillage pour le dernier côté pour faciliter le travail aux villageois (la formation grillages doit se terminer sous peu).

Merci à Christine pour sa charrette !

Les dakarois ont amené une motopompe qui leur a valu bien des désagréments, mais elle n’est pas la seule responsable (la route déjà difficile pour aller en Casamance a été ponctuée de temps d’attente interminables à cause des set setal gambiens, des douaniers gambiens malhonnêtes qui tentaient de leur soutirer de l’argent, de la grève des transporteurs sénégalais. Et il a tout de même fallu payer des taxes pour une pompe achetée au Sénégal et utilisée au Sénégal !). Les corvées d’arrosage en seront grandement facilitées, dans l’attente un jour d’une pompe solaire…

Les puits ont été creusés à nouveau pour parfaire le travail. L’eau n’est pas loin, même en saison sèche elle est à moins de 6 mètres.

Une pépinière a été commencée vers les habitations, en attendant que le champ soit clôturé (car les bêtes divaguent encore en cette saison). Un stock de graines se constitue petit à petit, par des achats et la récolte (arachides, jaxatu, nebbé).

Un compost en andain a été initié, pour l’instant cela demande beaucoup de travail, il faut récolter un peu partout des bouses de vache, couper de la paille, ramasser de la cendre, puiser de l’eau et surtout creuser les fosses. Le travail sera facilité avec la saison des pluies car de la matière verte sera disponible sur place après chaque récolte. Pape ne semble pas convaincu, il le sera quand il verra les résultats…

Enfin, le poulailler n’est pas encore d’actualité : le coq et la poule brahmane qui devaient être couplés avec des poules locales sont morts en Gambie. Merci Yaya Jammeh ! Les œufs pondus n’ont pas pu être couvés (les poules brahmanes ne couvent pas ?!) et la poule locale de Pape n’a plus qu’un poussin ! Ça viendra !

Les travaux évoqués ont été rendus possibles grâce à l’investissement de Pape, au travail des jeunes et de villageois et le financement apporté par la Noria de l’Oasis (Merci ! Votre argent va nous permettre encore d’acheter une charrette, de finir de payer la clôture, payer les petits-dej des travailleurs, acheter du manioc à replanter…).