Les activités de la maison ressource

Tout au long du séjour, plusieurs activités ont été menées à la maison ressource, prémisses d’un avenir très riche.

Pour préparer la fête, il a fallu ranger, nettoyer, garnir la maison ressources mais aussi la peindre. Jacques et Philippe, deux membres de la délégation avaient préparé les croquis d’une fresque murale et ont passé plusieurs jours très intenses à peindre et embellir la maison. Ils ont pu par la même occasion initier Moussa et Famara qui ont pris le relais par la suite :

L’association des femmes créée au sein de la maison ressources depuis quelques mois se réunissait déjà régulièrement avant notre venue. Et elles sont venues très souvent nous voir et discuter des projets. Nous avons été impressionnés par leur dynamisme et leur engagement.

Nina, une des françaises de la délégation a fait des dizaines de bracelets en macramé et les a offerts à beaucoup des personnes avec qui elle a sympathisées, enfants comme adultes. Mais elle a aussi transmis son savoir-faire à quelques uns. Djatou en fait partie et vend désormais ses créations, gagnant ainsi son argent de poche…

Les premiers emprunts de livres : suite à l’inauguration, des livres ont déjà été emportés par quelques jeunes.

 

Lisa une wwoofeuse suisse arrivée à la même période a fait faire quelques acrobaties et pyramides humaines aux enfants :

Nathalie, une autre française de la délégation a distillé une plante connue pour faire fuir les moustiques, la « Santa Baila », et a ainsi obtenu de l’eau florale. Cela a beaucoup intéressé certaines femmes de l’association présente ce jour-là. Elles en ont reçu et doivent la tester pour vérifier son efficacité :

La maison ressources a aussi été un lieu de débats, de rencontres, de projections

Enfin, après la fête, Pape a relancé les plantations : haricots cornilles, pastèques, pépinières de légumes, citronniers…

Dernières soirées de soutien de l’année

En cette fin d’année nous avons organisé deux soirées de soutien chez notre ami DJ Coufcouf. L’ambiance était au rendez-vous dans cet atelier chaleureux. Plus d’une quarantaine de personnes se sont réunies à chaque fois sous la bannière de la mixité culturelle, du partage et de la bienveillance, le tout englobé dans l’entraide et la solidarité.

Pour animer ces soirées, plusieurs artistes nous ont fait le plaisir de partager leurs talents avec nos invités : Gérard le spécialiste de la chanson française, DJ coufcouf qui anime la soirée de ses platines, les percussionnistes El Hadj et Sergio, Urbain et Modou, le saxophoniste Abdallah qui nous accueilli lors de la dernière, Charlie et Daddy très réputés humoristes et chanteurs de la Croix Rousse, quartier mythique de Lyon. Et cela sans compter les talents de danseurs de nos invités, qui à chaque fois, investis pour la cause, mettent aussi l’ambiance!

Chaque soirée était aussi l’occasion de déguster de délicieux mets du monde préparés par les membres de l’association et nos guest cooks.

Pour mettre un peu de suspense une tombola a été organisée en octobre et décembre. Les lots qui ont été gagnés étaient des repas dans des restaurants lyonnais, des coussins, des tableaux, des photos… Gracieusement  offerts par des bénévoles et des personnes  animés par  cette idée de solidarité et partage.

Les recettes de ces soirées nous ont permis de continuer les finitions de la maison ressource et d’acheminer des livres pour la bibliothèque..

Et comme cela a été dit dans un  précédent article, ces soirées sont devenues une activité à part entière de l’association Burok, des moments de solidarité pour une cause utile mais aussi d’expression artistique et de décompression pour nos invités. Ce qui les touche, ce sont l’humanisme du projet, la dimension écologique et sociale mais surtout son évolution palpable. Et ce qui les fait revenir, ce sont l’ambiance, et les rencontres! Et vous, vous en étiez?

Des nouvelles de la maison ressource

Alors quoi de neuf?

Les enduits muraux et les sols ont été faits, la plomberie et l’électricité aussi, les sanitaires installés ainsi que les toits en paille des cases rondes et les fenêtres, volets et portes.

De nombreux arbres ont été plantés en complément de ceux de l’année dernière dont certains ont été dévorés par les vaches (Grrr!). Car l’équipe avait tardé à finaliser la clôture (Grrr!). Aujourd’hui c’est chose faite. Il y a même un grand portail à l’entrée de la propriété. Un wwoofeur a bien aidé cet été pour les plantations. La pluie saisonnière a fait le reste. Il devient maintenant nécessaire d’installer les panneaux solaires pour la maison mais surtout pour la pompe qui permettra d’aider les jeunes arbres à s’implanter et à vivre jusqu’à la prochaine saison des pluies.

Et où en sont les premiers projets?

Même si le chantier occupe les pensées de Pape qui le gère, d’El Hadji qui est venu en renfort aux ouvriers, de Famara qui amène chaque jour des litres d’eau avec la charrette, de Mbaieng et Fatou qui doivent nourrir tous ces travailleurs, le reste des travaux ne s’arrête pas.

En décembre c’était la saison du citron, il fallait les récolter, les laver, les couper, les écraser, les filtrer, les laisser dégazer, et les mettre dans les bidons. Nous sommes à la recherche d’une machine pour faciliter l’étape pressage.

C’était aussi la pleine saison des aubergines : les violettes et les amères. La production est de plus en plus importante, et leur permet d’en amener de grandes quantités à Ziguinchor. Il y avait aussi des navets, les oignons grandissaient, et nous avons goûté les premières salades.

Du côté de l’élevage, les moutons chouchoutés par Pape lui montrent toute leur affection. Il n’y en avait pas beaucoup car la plupart avaient été emmenés à Dakar pour la Tabaski. Souley a géré cette année les poulets de chair élevés spécialement pour le 31/12. Il a presque tout vendu!

Le chantier de la maison ressource a bien avancé!

Le chantier de la maison ressource a bien avancé! Nous sommes allés le voir en direct au mois de décembre. Et vraiment ce projet tant rêvé se concrétise.

Les briques en terre crue séchaient tranquillement au soleil, les murs étaient déjà bien avancés, les cases rondes délimitées. Nous avons pu ainsi faire quelques modifications ou apporter quelques précisions au plan dessiné au départ.

Nous avons aussi faire le tour des nombreux arbres plantés partout sur le terrain : cailcédrats, fromagers, manguiers, papayer, cocotiers, madd, mandariniers… Certains trop petits sont encore à la « nurserie »! Quand on pense que certains deviendront gigantesques! Mais nous ne le verrons même pas, ce sera nos enfants, vos enfants…

Ce qu’il reste à faire : 

  • finir la clôture
  • finir les murs
  • faire la plomberie et l’électricité
  • installer le toit
  • continuer à planter des arbres

 

BUROK : point d’étape en 2020

Le projet Burok a commencé en 2012. Entre l’idée qui germe et la récolte des résultats, de l’eau a coulé sous les ponts !

Les objectifs d’autosuffisance alimentaire, de réduction de la pénibilité de la vie rurale, de diversification de l’alimentation, d’initiation d’activités créatrices de revenus, de valorisation du potentiel local, de contribution à l’avenir de la jeunesse sont toujours les mêmes !

Faisons un petit bilan :

Phase 1 : le maraîchage

Les réalisations concrètes :

– champ alloué au projet, 2ha environ

– 2 puits creusés- arrosage par une motopompe au départ puis par une pompe à pédales

– clôture traditionnelle + expérience de formation à la fabrication de grillage

– protection du champ par une barrière de citronniers (presque terminée à ce jour), par pépinière dans le terrain (développée aussi pour la vente de plants)

–  culture réussie de nombreux légumes (et quelques fruits) classiques de la cuisine sénégalaise : gombos, aubergines (africaine et violette), oignons, tomates, papayes, salades, choux, navets, piments, poivrons, haricots cornilles (niébés), concombres, courges…

– expérimentations de produits que l’on trouve moins souvent dans les bols sénégalais : banane, ananas, …

– tentative de plantations d’arbres moins courants : goyavier, dattier, mandarine, mangue greffée, grenadier, … mais peu ont survécu (l’équipe serait plus compétente aujourd’hui pour le faire). Des arbres plus classiques continuent à être implantés dans le terrain : anacardier (noix de cajou), …

– vente des légumes dans le village, à des revendeurs de Bignona, ou sur commande à des acheteurs qui se déplacent

– exportations à Dakar de quelques produits mieux valorisés financièrement là-bas : le jus de citron, le pain de singe (baobab)

– l’alimentation de la famille et des familles alentours s’est grandement améliorée et diversifiée

 

Les résultats au niveau humain et social :

– montée en compétences de l’équipe concernant le maraîchage

– les projets du même type se multiplient dans le village (sans notre soutien, par fierté ?) et inspirent d’autres sénégalais. Burok a « réveillé » certains voisins (ce sont leurs mots) et les a incités à s’investir dans le maraichage et dans le village, ce que nous souhaitions.

– la culture a été développée en dehors de la saison des pluies

– accueil de nombreux wwoofeurs étrangers, de 18 à 60 ans et enrichissement mutuel (liens vidéos)

– reconstruction de la maison familiale qui était en ruine, pour loger la famille, lui permettre d’accueillir les événements traditionnels et familiaux, et loger les visiteurs dans des bonnes conditions + construction d’un four traditionnel à pain (et vente de pain « tapalapas » pendant le ramadan en particulier)

– évolution écologique et économique des techniques : passage d’une motopompe au gasoil à une pompe à pédales (plus accessible financièrement mais demande du temps et de l’effort. Nous souhaitons toujours acquérir une pompe solaire et un système de gouttes à gouttes) ; abandon des insecticides

– évolution de la composition de l’équipe : d’un projet inter-quartier, le projet a évolué vers un projet de quartier, puis vers un projet familial (mais la famille africaine !!!! Ca fait déjà du monde et plusieurs générations impliquées !). Et depuis quelques année des jeunes du village s’associent à Pape et cultivent avec lui ou utilisent une partie du terrain pour leur activité (stockage du foin, culture de piment et partage de nouvelles techniques…). Aujourd’hui un équilibre est trouvé et la dynamique est bonne.

– une maisonnée qui se restructure : un oncle qui vient de Dakar, en sens contraire de l’exode rural pour s’installer au village, qui reprend en main la maisonnée, soutient les enfants dans leur scolarité, revalorise le travail et lance une activité économique, qui permet à la famille de mieux vivre et d’être mieux considérée dans le village, qui forme la nouvelle génération…

– un lieu qui devient attractif pour les casamançais et même les gens du Nord qui viennent le visiter, la famille de Dakar qui vient désormais passer ses vacances au village

A développer, tester :

– le manioc (pour l’instant non réussi à cause des singes), pommes de terre (testé mais pas réussi car peu soigné), ail…

– nourrir le sol (encore plus)

– protéger la terre (paillage ? ombrage ?)

– acquérir la pompe solaire et le goutte à goutte

– la commercialisation : lieu de vente sur la route ? panneau commercial attractif sur la route ? coopérative de producteurs ?

– une campagnole ? un semoir multirangs ? filets anti-insectes ?

 

Phase 2 : l’élevage

– quelques animaux sont élevés pendant la phase 1, mais l’élevage se développe vraiment avec la construction de l’abri pour les bêtes

– bêtes élevées : poulets locaux et poulets de chair (vendus pour les événements festifs et familiaux), pintades, canards, moutons croisés (grands moutons du nord avec les petits moutons locaux, vendus pour les événements festifs et familiaux en Casamance ou à Dakar)

– connaissances acquises sur l’élevage, les soins et traitements aux bêtes. Envie de Pape d’ouvrir un point de vente des produits destinés aux animaux d’élevage

– permet de nourrir la terre pour le maraichage avec le fumier

– les visites et fêtes sont des occasions de manger une viande aujourd’hui plus abondante, l’alimentation est donc plus riche (la consommation actuelle n’a toutefois rien à voir avec la surconsommation occidentale)

– les retombées économiques sont plus importantes

Phase 3 : agroforesterie

Des arbres étaient déjà présents dans le terrain de 2ha (neem, manguiers, citronniers…), d’autres ont été plantés (citronniers et arbres plus rares) et le sont encore (anacardiers, …). La forêt est limitrophe sur un côté du champ. Tout cela bénéficie et bénéficiera encore plus à l’avenir aux cultures. Mais il nous semble important d’aller plus loin en agroforesterie.

La phase 3 du projet consistera donc sur un autre terrain d’environ 3ha à planter un maximum d’arbres et autres cultures pérennes.

Nos objectifs sont : planter un jardin forêt nourricier, afin de :

– protéger les hommes, les plantes et les animaux du soleil et du réchauffement climatique

– diversifier l’alimentation et la sécuriser sur l’année

– diversifier les sources de revenus

– développer une production qui demande peu d’effort par des cultures pérennes (arbres et arbustes)

– lutter contre la désertification

– expérimenter sur ce terrain la culture de légumes sous ombrage, expérimenter les techniques de paillage, les tunnels nantais pour les cultures qui craignent la pluie, la culture sur buttes ou planches permanentes

 

Concrètement le terrain sera découpé en plusieurs parties :

– un pré verger où pourront paître quelques animaux de trait (bœufs, chevaux, ânes) : ils pourront se nourrir des fruits tombés et des feuilles, ils entretiendront la parcelle, seront abrités du soleil. Les arbres devront être assez haute tige pour ne pas être mangés par les bêtes (orangers, pamplemoussiers, avocatiers…). Un abri y sera installé

– une zone de maraichage sous arbres à faible ombrage (neem, palmiers, cocotiers, rôniers…)

– les bâtiments réservés aux hommes seront au milieu des arbres

– une barrière anti feu de brousse sera implantée en plus de la barrière traditionnelle (citronniers, d’autres ??)

– le champ sera entouré de grands arbres pour stopper le vent (palmiers à huile, cocotiers, rôniers, neem, baobab, manguiers, anacardiers…)

– l’eau : 2 puits seront creusés ; le canyon creusé par les eaux de pluies saisonnières sera retravaillé pour canaliser l’eau et protéger le terrain, stocker l’eau de pluie dans un ou des bassins ; tous les bâtiments seront équipés pour récolter l’eau de pluie (citernes externes ou citerne enterrée ?) ; pompe solaire et goutte à goutte

– 1 zone pour la biomasse ? en plus de ce qui peut être taillé partout? Des haies fourragères pour séparer les zones ? zone pour foin ?

Les végétaux envisagés sont :

Type de végétal liste
Arbres hauts Rôniers, palmiers à huile, cocotiers, dattier, neem, baobab
arbres Manguiers, orangers, citronniers, anacardiers, pamplemoussiers, goyavier, figuier, moringa
arbustes Ngeer, papaye, bananier, kinkeliba, grenade
lianes Passiflore, poivre ? vigne ?
autre Canne à sucre, blé jardiné, ananas, gingembre, artemisia
fleurs Bougainvillier,

 

 

Phase 4 : développement d’un lieu de vie et de rencontre et d’expérimentation

– construction d’une maison d’habitation pour séjourner :

* construction traditionnelle en briques de terre crue

* récupération eau de pluie sur tous les bâtiments avec les toits en tôle ondulée

* utilisation des eaux grises pour irriguer bananiers et papayers vers la maison

* toilettes sèches et compostage des excréments

* cuisine séparée

*1 bibliothèque/salle de lecture

* 4 chambres

* panneaux solaires pour l’électricité

– construction d’un kiosque abrité permettant les rencontres, réunions, formations

– construction d’un espace pour le sport

– construction d’un kiosque pour la forge/atelier

– poulailler et clapier à lapin sous les arbres, ruches

– moulins à huile (pour essayer l’huile de baobab,…) et à farine

– zone et claies de séchage

– four traditionnel

Merci à tous ceux qui ont contribué financièrement, physiquement, moralement… Vous êtes les bienvenus là-bas…